mercredi 18 janvier 2012

La Caroline du Sud décisive

La course à l’investiture républicaine se poursuit : après le doublet historique réalisé par Mitt Romney dans l'Iowa et le New Hampshire, place maintenant à la Caroline du Sud, le 21 janvier, qui sera probablement la primaire la plus décisive avec celle de Floride fin janvier. Et Romney reste là encore le favori.

L’ancien gouverneur du Massachusetts, victorieux du caucus de l’Iowa le 3 janvier, est donc sorti vainqueur le 10 janvier de la primaire du New Hampshire décrochant 39% des votes, suivi de Ron Paul à 22%, de Jon Huntsman à 16%, de Newt Gingrich et Rick Santorum à 9%, et de Rick Perry avec moins d'1%. C'est la première fois qu’un candidat républicain réalise ce doublet. Après le retrait de Michele Bachmann au lendemain du caucus de l’Iowa, un nouveau candidat vient de décider de quitter la course: l’ancien ambassadeur de Barack Obama en Chine et ex-gouverneur de l’Utah, Jon Huntsman. Ce dernier avait beaucoup misé sur le New Hampshire et n’a finalement fait qu’un score modeste, ce qui l'a poussé à se retirer et à apporter son soutien à Romney. Dès son annonce lundi, son équipe de campagne a effacé de son site Internet toutes les attaques contre Romney...

Il reste donc désormais cinq candidats dans l'arène: Mitt Romney, Newt Gingrich, Ron Paul, Rick Santorum et Rick Perry. La prochaine primaire de Caroline du Sud, le 21 janvier, sera décisive à plus d'un égard. Si Mitt Romney doit être stoppé quelque part dans ces primaires, c'est bien dans ce petit Etat du Sud-Est extrêmement conservateur. Car d’une part, depuis les années 1980, aucun candidat républicain n'a remporté la nomination du parti sans gagner au préalable la Caroline du Sud. Deuxièmement, ce serait la toute première fois de l'histoire du pays qu’un candidat remporte le triplet Iowa, New Hampshire, Caroline du Sud. Romney a toutes les chances de son côté, non pas parce qu’il représente un véritable candidat de force mais parce que ses concurrents restent faibles, ne brillent guère et ne parviennent pas à convaincre l'électorat républicain.

Pour l'heure, la guerre des spots télévisés continuent. Rick Santorum, l'ex-sénateur de Pennsylvanie, ultra conservateur social et fiscal, vient par exemple de sortir cette publicité appelé "Easy Answer" mettant Obama et Romney sur le même plan pour souligner le fait que le favori républicain n'est pas un "vrai" conservateur :


De même, l'ancien président de  la Chambre des représentants Newt Gingrich, aidé par un milliardaire du Nevada, a lancé une campagne publicitaire de plus de 2 millions de dollars attaquant directement Romney. L’un de ses spots, intitulé "The French connection", va jusqu’à se moquer du fait que ce dernier parle français (il a été missionnaire mormon en France dans sa jeunesse) et pose la question "Peut-on lui faire confiance?":


Le gouverneur du Texas Rick Perry a aussi attaqué le favori républcain lors du débat de lundi soir sur le fait qu'il devrait publier sa feuille d’impôts pour montrer combien, en tant qu'ancien repreneur d'entreprises à la fortune personnelle considérable, il gagne chaque année. Romney a assuré qu'il le ferait le moment venu...

Reste que la nomination du candidat se fera sur le nombre de délégués remportés et non de voix obtenues. Il faut ainsi 1144 délégués pour remporter la nomination de ces primaires qui vont s’étaler sur plusieurs mois dans les 50 Etats du pays. Avec sa victoire dans l’Iowa et le New Hampshire, Romney a déjà recueilli le soutien de 20 délégués, loin devant tous les autres. La Caroline du Sud représente de gros enjeux avec 25 délégués en piste, tout comme la Floride fin janvier avec 50 délégués d’un coup. Pour l’heure, selon RealClearPolitics, les sondages donnent en Caroline du Sud Romney à 32%, Gingrich à 22%, Paul et Santorum à 14%, Perry à 5%.

A noter que Sarah Palin, l’ex-gouverneure de l’Alaska et ancienne égérie du Tea Party candidate à la vice-présidence des Etats-Unis en 2008, a annoncé hier soir sur Fox News que si elle était originaire de Caroline du Sud elle ne voterait pas pour Romney mais pour Gingrich… L’équipe Obama, de son côté, se frotte les mains et laisse les républicains s’écharper entre eux.

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